Herri-Gwilherm KEROUREDAN
Herri Gwilherm Kerourédan, né à Quimper le 17 avril 1932, a accompli des études de philosophie, à Nantes et à Paris, à la Sorbonne, où il eut pour professeur, Vladimir Jankélévitch, qui y enseignait la morale et la métaphysique et qui devint son ami. Jean-Jacques Kérouredan poursuivit par la suite des études de mathématiques, de physique et d’astronomie, avant de gagner l’Allemagne, où il allait passer de nombreuses années de sa vie, comme professeur de philosophie au lycée franco-allemand de Hambourg, puis comme enseignant à l’Université de Hambourg et à celle de Kiel.
Ses convictions européennes et décentralisatrices l’amenèrent à adhérer de bonne heure au Mouvement des Radicaux de Gauche (MRG), animé en Bretagne par son ami le recteur Henri Le Moal. Kérouredan lutta toute sa vie pour l'abrogation du décret Pétain Darlan du 30 juin 1941 qui avait séparé le Pays Nantais du reste de la Bretagne, et pour un enseignement de la langue bretonne digne de ce nom dans les écoles de Bretagne. Ajoutons que, poète breton du pays bigouden, Kerourédan fut un grand ami de Pierre Jakez Hélias et d’Eugène Guillevic.
Dans son œuvre poétique, Kerourédan n’a cessé d’explorer les mondes en mouvements, scrutant l’horizon, étudiant le grain de la pierre, rêvant dans les chemins creux, méditant sur le cours des astres. Il l’a fait en homme qui aimait la vie simple, mais qui, pour mieux la comprendre, la goûter, a toujours eu besoin de la rattacher au mystère des origines et des fins dernières, ému si une jeune fille s’avance « sous le crépuscule horizontal », inquiet d’un retour possible aux périodes glaciaires ou d’une époque où le soleil sera froid. Je conserve l'image d'un homme simple, modeste et humble, fidèle aussi à son amitié envers Jean Breton (qui fut aussi son éditeur) et aux Hommes sans Epaules.
Herri Gwilherm Kerourédan est décédé le 3 mai 2008.
Christophe DAUPHIN
(Revue Les Hommes sans Épaules).
À lire : Chemins (Cahiers Franco-Allemands, 1967), Zodiaque (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1970), Polaire (Fagne, 1971), Dans l’éphémère s’élance l’oiseau (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1972), Précession III-IV (éd. Henry Fagne, 1973), Terre une rose (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1975), Arbres d’errance (éd. Michèle Broutta, 1975), Semences pour le soir (éditions des échanges Internationaux, 1979), Poèmes Traversiers I (éd. Ursa, 1985), Arbres d’errance (Le Milieu du jour, 1990), Poèmes Traversiers II (éd. Librairie-Galerie Racine, 2001), Dans l’éphémère s’élance l’oiseau, Poèmes choisis 1964-2001, (L’Act Men, 2008).
Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules
|
|
|
Dossier : CHRONIQUE DU NOUVEAU LYRISME n° 13 | Dossier : JACQUES BERTIN, le poète du chant permanent n° 26 | Dossier : Poètes bretons pour une baie tellurique n° 57 |